Le temps

(limité) de militer.

Inès

J’ai commencé un bac l’automne passé, que j’ai arrêté pour prendre soin de ma santé mentale et physique. J’avais besoin d’une pause et maintenant je vais beaucoup mieux. Mais je ne suis pas retournée à l’école depuis, et je n’ai aucune idée quand est-ce que j’y retournerais.

La vérité, c’est que je ne serais sûrement pas aux études en ce moment même s’il n’y avait pas de crise climatique; je suis une éternelle indécise, j’aime trop d’affaires pour m’investir dans une seule. Mais une autre vérité, c’est que je commencerais sûrement des démarches, j’irais peut-être voir une conseillère en orientation, je me poserais plus activement ces questions-là.

Mais je ne le fais pas, et c’est à cause de la crise climatique.

Parce que je me dis que si je ne militais pas maintenant, je m’en voudrais toute ma vie. Parce que le GIEC a dit que c’était maintenant que ça se passait, et si le GIEC te parle, tu écoutes. Parce qu’être aux études ça prend tellement de temps, tellement de temps que je pense que je devrais mettre dans les luttes.

C’est un sentiment de devoir, de responsabilité qui m’habite. Un besoin de vivre selon mes valeurs aussi. J’aimerais tripper dans un programme universitaire moi aussi, mais je pense que ça m’aliénerait trop de poursuivre des études à temps plein en ce moment.

Parce que les pays du Nord global sont les principaux responsables de la crise climatique, et qu’ici, les militant.e.s pour l’environnement ne se font pas assassiner, parce qu’il est tellement temps que nous soyions conscient.e.s des impacts (autant positifs que négatifs) que nous avons et que nous pouvons avoir sur le monde qui nous entoure. Parce que je crois que nous devons donner tout ce que nous pouvons dans cette lutte.

Je pense que je retournerai aux études un jour, quand je saurai dans quel programme je veux aller, mais surtout, quand j’aurai donné tout ce que je peux avant. Ça ne sera peut-être pas pour tout de suite.