Le temps
(limité) de militer.
Gabrielle Izaguirré-Falardeau
Je suis étudiante et psychologie et en travail social à l’Université de Sherbrooke. J’adore mon programme et je suis convaincue de la nécessité de m’y investir pour devenir une citoyenne mieux informée et pour défendre avec justesse les causes qui me tiennent à cœur. Toutefois, la crise climatique et l’inaction gouvernementale m’inquiètent énormément. Je ressens donc la responsabilité d’investir le plus de temps possible à lutter pour la justice climatique. Cela implique que j’accepte de sacrifier du temps d’étude au profit du militantisme et donc, d’avoir un rendement scolaire moins élevé. Cela implique également l’atteinte d’importants niveaux de fatigue dans les moments où la mobilisation étudiante prend davantage de place. Cette session-ci, j’ai pris seulement quatre cours afin de pouvoir consacrer du temps à la lutte pour la justice climatique et à l’action politique sans me brûler. Je me demande souvent si, vu la situation actuelle, le temps investi dans l'obtention de mon bacc va à la bonne place. Pour l'instant, je choisis de demeurer étudiante pour conscientiser et mobiliser mon milieu, mais je comprends absolument les étudiant.e.s qui décident de mettre leur parcours sur pause et je suis infiniment solidaire de leur décision. Je ne regrette aucune décision concernant mon militantisme, mais je trouve déplorable de devoir repenser mon parcours scolaire ou de mettre à risque ma santé mentale à cause du manque de courage politique de nos décideurs.